Contribution à la formation professionnelle : le guide en 2025

La contribution à la formation professionnelle ou contribution unique (CUFPA) est une obligation légale pour tout employeur en France, mais c’est aussi un vrai levier stratégique pour développer les compétences de vos équipes.

Ce dispositif, franchement pas toujours simple à comprendre, finance tout notre système français de formation professionnelle et d’apprentissage. Ça vous paraît un peu flou ? Pas de souci ! On va démystifier ensemble vos obligations, les différents taux applicables selon la taille de votre entreprise, comment calculer cette contribution et quand la verser. On vous promet qu’à la fin, vous aurez percé tous les secrets de cette fameuse contribution unique !

Qu’est-ce que la contribution formation professionnelle ?

La CUFPA (contribution unique à la formation professionnelle et à l’apprentissage), c’est une participation financière à laquelle aucun employeur en France ne peut échapper. Elle fait partie de ces obligations de formation que toute entreprise doit respecter. Elle s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de la loi du 5 septembre 2018, celle “pour la liberté de choisir son avenir professionnel”.

Concrètement, cette contribution unique sert à financer tout notre système de formation professionnelle. Le code du travail est clair là-dessus : chaque employeur doit participer au développement de la formation professionnelle continue en contribuant financièrement.

Calculée sur la masse salariale brute, la participation comprend plusieurs volets : la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance, et parfois des contributions conventionnelles négociées au niveau de votre branche professionnelle, selon votre secteur d’activité.

Depuis la réforme de 2018, tout a un peu changé : depuis le 1er janvier 2022, ce sont les URSSAF et les caisses de la MSA qui collectent, et non plus les OPCO (Opérateurs de Compétences).

Les employeurs peuvent maintenant déclarer et payer via leur DSN (Déclaration Sociale Nominative) mensuelle, ce qui simplifie quand même les choses !

La CUFPA finance toute une série de dispositifs :

  • le plan de développement des compétences
  • l’abondement du Compte Personnel de Formation (CPF)
  • le soutien à l’alternance et à l’apprentissage
  • le conseil en évolution professionnelle
  • le fonctionnement de France Compétences

À noter : France Compétences prévoit d’investir la bagatelle de 15,1 milliards d’euros en 2025 pour financer les formations en alternance, le CPF et la formation des demandeurs d’emploi.

Qui est concerné par la participation à la formation ?

Toute entreprise qui emploie au moins un salarié doit s’acquitter de la CUFPA, peu importe sa forme juridique (entreprise individuelle, SARL, SAS, SA) ou son secteur d’activité. Cette obligation touche aussi bien les entreprises commerciales, industrielles, artisanales que les professions libérales, les associations et même les particuliers employeurs.

Quelques catégories bénéficient quand même de régimes particuliers :

  • Les indépendants sans salariés cotisent selon un régime à part
  • La fonction publique qui a son propre système
  • Certains contrats peuvent être exonérés

A savoir : le taux que vous allez devoir appliquer dépend de votre effectif annuel moyen, calculé au 31 décembre de l’année précédente.

Quel est le taux de contribution à la formation professionnelle en 2025 ?

Le taux et le montant de la contribution unique varie en fonction de la taille de l’entreprise :

Entreprises de moins de 11 salariés

Le taux global est de 0,55% de la masse salariale brute. La majorité de cette contribution va au financement des dispositifs de formation continue pour les salariés et demandeurs d’emploi. Ces fonds sont récupérés par l’Urssaf puis redistribués à France Compétences, qui les répartit entre les OPCO et autres acteurs du secteur.

Une partie spécifique est également consacrée à la taxe d’apprentissage, permettant aux entreprises de soutenir directement des établissements scolaires ou des CFA, notamment par des aides en nature comme l’achat de matériel pédagogique.

Entreprises de plus de 11 salariés

Le taux global s’élève à 1% de la masse salariale.

À savoir : les grandes entreprises de plus de 250 salariés peuvent avoir une contribution supplémentaire à l’apprentissage (CSA) entre 0,05% et 0,06% de leur masse salariale brute si elles n’atteignent pas un quota minimum de 5% d’alternants dans leurs effectifs.

Effectif de l’entrepriseTaux de la CFP (Masse Salariale Brute)
Moins de 11 salariés0,55 %
11 salariés et plus1 %

Légende : La masse salariale brute comprend les salaires, cotisations salariales, rémunérations des mandataires sociaux, primes, indemnités et pourboires. Les rémunérations versées aux apprentis sont exonérées.

À noter : Certaines branches professionnelles ont négocié des contributions conventionnelles complémentaires. Par exemple, le BTP a mis en place des contributions additionnelles pour financer des dispositifs spécifiques de reconversion ou promotion par alternance (Pro-A), ainsi que le tutorat et la formation des maîtres d’apprentissage.

Autre exemple : la branche du Commerce a établi des accords pour financer des actions spécifiques de formation continue, notamment pour les salariés à temps partiel ou en CDD, avec un accent sur les certifications et la VAE.

Zoom sur la contribution CPF-CDD : quézako ?

La contribution CPF-CDD, c’est un dispositif bien spécifique qui concerne les employeurs embauchant des salariés en CDD. Son but : financer le Compte Personnel de Formation des salariés en contrat à durée déterminée.

Pour bien comprendre ce dispositif, voici les points essentiels :

  • La contribution CPF-CDD touche tous les employeurs devant s’acquitter de la contribution à la formation professionnelle — ceux qui embauchent des CDD et relèvent du régime de protection sociale français.
  • Depuis début 2022, certains contrats autrefois exonérés sont désormais concernés : contrats avec des étudiants pendant leurs études et CDD transformés en CDI.
  • Les droits CPF sont acquis dès que le salarié en CDD justifie d’au moins 24 mois d’activité salariée (consécutifs ou non) sur 5 ans et 4 mois de CDD (consécutifs ou non) sur les 12 derniers mois.
  • Cette contribution s’élève à 1% des rémunérations brutes soumises à cotisations de sécurité sociale versées aux salariés en CDD.

En résumé, la contribution CPF-CDD s’applique à un large éventail d’employeurs et de contrats, avec un taux unique et des critères d’éligibilité bien définis pour les salariés en CDD.

Comment calculer la contribution unique ?

Revenons à la contribution à la formation professionnelle. L’assiette de calcul, c’est la masse salariale brute, qui correspond aux rémunérations soumises aux cotisations de sécurité sociale versées pendant l’année civile. 

Pour calculer votre contribution :

  1. Déterminez votre effectif annuel moyen au 31 décembre
  2. Identifiez le taux qui s’applique selon cet effectif
  3. Calculez votre masse salariale annuelle brute
  4. Appliquez le taux correspondant à cette masse

La déclaration se fait via la DSN en utilisant les Codes Types de Personnel (CTP) spécifiques. Les dates de paiement varient selon la taille de votre entreprise :

  • Le 5 du mois : pour les entreprises de 50 salariés et plus qui versent leurs salaires pendant le même mois que la période de travail
  • Le 15 du mois : pour les entreprises en décalage de paie ou celles de moins de 50 salariés

Les TPE qui optent pour un versement trimestriel doivent régler leurs contributions aux dates suivantes :

  • 5 février
  • 5 mai
  • 5 août
  • 5 novembre

À noter : le solde de certaines contributions, comme la part spécifique de la taxe d’apprentissage (13%), est déclaré une fois par an via la DSN d’avril et doit être payé en mai.

Attention ! Si vous ne respectez pas ces obligations, vous vous exposez à des majorations de retard, des pénalités financières et l’impossibilité de bénéficier de certaines aides.

Quelles sont les actions financées ? Et surtout, comment optimiser sa contribution formation professionnelle ?

La contribution unique finance le plan de développement des compétences des entreprises, couvrant formations techniques, compétences transversales, bilans de compétences et validations des acquis. Elle soutient aussi l’alternance et l’apprentissage, le CPF et d’autres dispositifs comme le conseil en évolution professionnelle et les projets de transition professionnelle.

Pour tirer le meilleur parti de votre financement formation :

  • Identifiez votre OPCO de rattachement et consultez régulièrement ses critères de prise en charge
  • Construisez une stratégie de formation qui colle avec vos objectifs de développement
  • Utilisez des dispositifs complémentaires (co-investissement CPF, aides publiques, alternance) pour financer vos formations
  • Évaluez l’impact réel des formations pour ajuster votre politique de développement des compétences

Des outils existent pour vous aider à estimer votre contribution unique. Matchers, par exemple, peut vous aider à simuler votre budget formation.

Pour gérer efficacement votre contribution, intégrez la CUFPA dans votre stratégie globale de formation. Élaborez un plan de formation qui répond vraiment aux besoins de votre entreprise, vous permettant d’anticiper les évolutions du marché, de booster la compétitivité de vos équipes et de respecter vos obligations légales, tout en optimisant vos investissements en formation.

Ce qu’il faut retenir sur la CUFPA

Quand on est entrepreneur ou dirigeant de PME, démêler les modalités d’assujettissement à la CFP peut donner des migraines, mais c’est un passage obligé. Insistons là-dessus : cette fameuse contribution conventionnelle va bien au-delà d’une simple taxe – c’est un vrai levier pour garantir l’accès à la formation de vos équipes.

La réforme de la formation a tout chamboulé, et il a fallu s’adapter au virage de la DSN comme outil de déclaration mensuelle. Que vous soyez dans un secteur spécifique ou rattaché au service public, impossible d’y échapper : il faut maîtriser les règles qui s’appliquent selon le nombre de collaborateurs et ces fameux franchissements de seuil qui peuvent tout changer du jour au lendemain.

L’assiette de calcul – basée sur ce qu’on appelle la masse salariale – détermine combien vous allez devoir payer. D’ailleurs, n’oubliez pas ces fameux CTP (les codes qui donnent des sueurs froides à tous les comptables) pour bien identifier la part principale et le solde de la taxe dans vos déclarations. 

Un conseil : prenez l’habitude de jeter un œil aux informations relayées par votre opérateur de compétences (OPCO) ou de faire un tour sur le site de l’administration. C’est étonnant comme on peut y trouver des réponses à ces questions épineuses sur les cas d’exonération ou de dispense partielle. 

Mais au-delà de l’aspect purement imposable (qui n’enchante personne, soyons honnêtes), gardez en tête que cette contribution finance les actions de formation qui font grandir vos équipes. Que ce soit pour un contrat de travail classique ou pour accompagner un parcours en alternance, la formation professionnelle et en apprentissage n’est pas une dépense à fonds perdus, mais un investissement sur vos talents.

La dimension collective du système, nourrie par le dialogue social (parfois houleux, avouons-le), et les démarches volontaires que vous pouvez initier, montrent bien l’importance de cette contribution.

En résumé

Pour conclure, votre participation d’employeur au système, qu’elle soit simplement due selon le taux de la contribution légale ou que vous choisissiez de ne plus vous contenter de verser à votre OPCO le minimum, contribue à cet équilibre délicat entre contraintes réglementaires et valorisation du temps de travail dédié à monter en compétences. Et c’est peut-être là que réside tout l’art d’être un bon gestionnaire d’entreprise en 2025.

En résumé : la contribution formation professionnelle ne doit pas être vue comme juste une dépense mais comme un véritable investissement dans le capital humain de votre entreprise. En comprenant comment çelle fonctionne et en adoptant une approche proactive, vous transformerez cette obligation en un réel levier de développement.

Notre équipe, experte en financements et formation, vous explique comment fonctionne la formation professionnelle et qui sont les acteurs qui contribuent à son évolution. Convaincus que la montée en compétences peut réellement transformer une entreprise, nous donnons également la parole à nos experts sur leurs sujets d'expertise.